Module 1 – cyberVIOLENCE
Conséquences de la cyberviolence pour les auteur.e.s
La cyberviolence peut avoir toutes sortes de conséquences sur ses auteur.e.s, tant psychologiques que sociales ou légales. Oui, il s’agit d’une prise de pouvoir et peut améliorer leur «statut social» sur le coup, mais il y a également des conséquences potentielles à long terme. Une étude récente (Réf.) a trouvé que les auteur.e.s de cyberviolence ont un plus grand risque de suicide, tandis qu’une analyse de 47 études publiées a trouvé que les jeunes qui étaient à la fois cibles et auteur.e.s de cyberviolence avaient plus de chances de se suicider ou d’avoir des idées suicidaires. (Réf.)
Les autuer.e.s sont aussi à plus haut risque pour d’autres conséquences à long terme:
- l’abus d’alcool et d’autres drogues;
- le décrochage scolaire;
- d’avoir des dossiers criminels / contraventions à l’âge adulte;
- l’abus de leur partenaire intime, conjoint.e ou enfants (Réf.)
Il faut aussi comprendre que la cyberviolence peut avoir des conséquences légales pour ses auteur.e.s. Plusieurs formes de cyberviolence sont illégales, mais il est souvent très difficile d’entamer des poursuites ou de décider de passer par le processus juridique. Les cibles de cyberviolence peuvent craindre une revictimisation à travers le processus, peuvent douter de l’efficacité du processus ou croire que la plainte ne sera pas retenue. Ou, comme nous l’avons vu au début, ils et elles peuvent croire que le problème leur appartient, que c’est leur faute, que les adultes n’y peuvent rien, que d’autres les excluront encore plus ou que de porter plainte encouragerait l’auteur.e à aller plus loin et faire encore pire.
Par ailleurs, il est important de prendre conscience du fait que plusieurs actes de cyberviolence représentent des infractions au Code criminel canadien.
Quoiqu’il y ait peu de cas de jugements contre des auteur.e.s de cyberviolence, il est à noter qu’une personne déclarée coupable d’avoir distribué une image intime sans consentement pourrait:
- être emprisonnée pour une durée allant jusqu’à 5 ans;
- se voir saisir son ordinateur, cellulaire ou autre appareil électronique utilisé pour diffuser l’image en question;
- être obligée de rembourser les coûts liés à la suppression de l’image du Web et d’ailleurs à la victime. (Réf. 39)
Les auteur.e.s peuvent aussi être poursuivi.e.s en justice pour les motifs suivants:
- la perte de réputation;
- la douleur émotionnelle et la souffrance;
- les coûts liés au changement d’école;
- les coûts de demandes d’aide professionnelle (comme des conseillers ou conseillères juridiques, par exemple);
- les coûts des dommages causés à la propriété de la victime en raison de l’intimidation, et, dans les cas extrêmes;
- les coûts d’une agression physique sur la victime, résultant directement de la cyberintimidation. (Réf. 40)
Les types de recours disponibles comprennent ceux qui sont disponibles pour d’autres types de procès, une compensation monétaire, et des injonctions pour arrêter le comportement.
En fonction de la situation, il peut y avoir une variété de différentes conséquences. Par exemple, la personne responsable de l’intimidation peut être suspendue de l’école, être tenue de rédiger des excuses à la victime, ou être obligée de participer à un programme de «lutte contre l’intimidation». Si la personne responsable est mineure, ses parents peuvent être tenus responsables des dommages. (Réf. 41)